Les Thaïlandais ont plusieurs objets de vénérations, qui, dans certains cas, tournent plus à l’obsession qu’à la simple dévotion. Parmi ceux-ci, le plus évident peut-être, est la vénération vouée à la famille royale. Ainsi, quiconque se baladant dans les rues de Chiang Mai, devra être sourd et/ou aveugle pour ne pas remarquer les innombrables panneaux à l’effigie du Roi, de la Reine et/ou de la défunte sœur du Roi, ou ignorer l’arrêt complet des activités à 18h00 le dimanche soir le temps de la diffusion de l’ode royale. Le respect est tel, qu’il vous sera très difficile de pouvoir obtenir quelconques informations autres que glorifiantes à ce sujet.

Le bouddhisme en Thaïlande !

Le second culte est celui du bouddhisme. En effet, 95% environ de la population thaïlandaise en suivent assidûment les préceptes. Le nombre de temples ornant la ville de Chiang Mai en est un merveilleux exemple, du plus grand effet pour tout novice en la matière. Doi Suthep est peut-être celui qui porte en lui le plus fort symbolisme, puisque la tradition veut que tout visiteur ait vu ce dernier pour avoir vu Chiang Mai et avoir l’espoir de revenir un jour.

Si les adorations royaliste et bouddhiste relèvent d’une certaine logique et n’imposent pas à mon esprit forgé à l’occidental d’infinis questionnements, les deux suivantes titillent quelque peu ma curiosité.

Les cultes thaïlandais

Le troisième religion nationale, est le « foodisme », autrement dit, le culte de la nourriture et du « mangeons, mangeons, et mangeons encore ». Comme l’indique à très juste titre le Lonely Planet, la nourriture tient une place particulièrement importante dans la vie thaïlandaise. En effet, il est tenu pour habituel de prendre non pas 3, mais 4, voire 5 repas par jour. Attention, il s’agit de 5 vrais repas, riz, viande ou poisson, légumes etc. dès le petit matin. Impossible d’ailleurs de marcher un mètre dans les rues sans tomber sur un restaurant, un chariot à snacks ou encore un étalage de fruits. Et la variété des mets proposés est aussi large qu’insolite : produits gélatineux, insectes, poissons fris entiers, têtes de cochons, bananes, légumes, nouilles, et j’en passe. Alors, comment rester mince avec tout ça, demandai-je à ma collègue Annie un jour. La réponse est simple: « Chili » ! Oui, le piment est vraiment la solution à tout. Pourquoi une telle obsession, et pourquoi pousser le vice aussi loin que les insectes ? L’obsession en elle-même est vraiment compréhensible, croyez-moi, les saveurs sont si fines et différentes, que l’addiction est inévitable… Et, pour le reste, ma foi, les goûts et les couleurs varient : essayez de faire manger de la fondue à un Thaïlandais !

Le quatrième et dernier objet de vénération est lyrique : les Thaïlandais adorent la variété thaï. Alors, pour mieux vous rendre compte de l’impact musical sur les nerfs d’un occidental normalement constitué, imaginez-vous vous voir imposés en permanence le pire du pire de Nostalgie, de la bonne variétoche française bien grosse et bien grasse, avec, de surcroît, des chanteurs, qui manquent cruellement de justesse, de diversité rythmique, de voix… et d’énergie ! Je suis désolée, je ne suis vraiment pas de nature intolérante, mais je n’en peux plus de cette musique. Alors évidemment, ne maîtrisant pas la langue, je me vois injustement privée de l’accès aux subtilités fondamentales des différents titres, qui, je suis certaine, relèvent de la plus intéressante profondeur métaphysique ! Aussi, cet aspect-là de la culture thaïlandaise restera toujours étrangement obscur pour moi… Mais n’est-ce pas là l’attrait d’une culture ? Le mystère ?

Les cultes thaïlandais sont fascinants dans ce qu’ils ont de différents des nôtres, et auront certainement sur les voyageurs curieux un délicieux effet : celui de comprendre que rien n’est acquis, normal ou figé, et qu’encore une fois, un voyage ne peut être véritablement apprécié qu’avec un esprit d’ouverture et de respect de l’autre.

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